vendredi 2 mars 2018

Le violoniste

Moscou, 1948. Alors que le célèbre violoniste Ilia Grenko quitte la salle sous un tonnerre d'applaudissements, son Stradivarius à la main, il est arrêté par le KGB, sans comprendre ce qu'on lui reproche. Après des jours de privations, d'humiliations et d'interrogatoires, Ilia signe des aveux absurdes qui le condamnent à vingt ans de goulag. Sa famille est envoyée en exil. Et son violon, d'une valeur inestimable, disparaît à jamais. 
Deux générations plus tard, Sacha, le petit-fils d'Ilia, se met en quête du Stradivarius et découvre l'histoire de sa famille, broyée par le régime totalitaire et ses hommes de main, indifférents à toute dignité humaine. 


Sacha ne sait pas ce qui l'attend quand il décide de prendre l'avion suite à l'appel de sa soeur qu'il n'a pas vue depuis presque vingt ans. Et nous non plus. À vrai dire, ces passages se passant à l'époque "d'aujourd'hui" sont les moins intéressants. Ils ne servent qu'à faire le lien entre le présent et le passé. Car Sacha va, malgré lui, se mettre dans une recherche effrénée du fameux Stradivarius de son grand-père. Je ne parlerai pas de ces épisodes sur les recherches de Sacha et son aboutissement car pour moi, tout est un peu trop "gros" et facile.

En revanche, j'ai été passionnée par l'histoire des grands-parents de Sacha. Ilia, son grand-père, célèbre violoniste, et Galina, sa grand-mère. Comme le dit la quatrième, Ilia a été arrêté par le KGB et envoyé au goulag. Il pense que ses faux aveux ont mis sa femme et ses enfants à l'abri. Or, Galina est envoyé en exil et doit se battre pour sa survie, tout comme Ilia dont la vie est devenue un enfer. Personne ne sait, y compris sa femme, qu'il est emprisonné. Tout le monde le croit parti mener la belle vie à l'étranger, abandonnant femme et enfants. Cela doit être la même chose pour cet autre musicien qu'il croise aux abords de la cantine, amaigri, les yeux fous... Galina a du mal à croire qu'Ilia ait pu les laisser mais elle finit par se résigner: elle n'a aucune nouvelle de son mari. Elle tente de s'adapter à sa nouvelle vie, travaillant dur pour espérer de quoi avoir à manger et se chauffer. Dans son malheur, elle rencontre Lydia et Aivars, de précieux amis avec qui elle va peu à peu se reconstruire. Ilia est toujours dans son coeur, malgré sa trahison.

Beaucoup d'émotions m'ont traversées pendant cette lecture. J'ai presque pleuré lors de la lecture de la lettre d'Ilia à sa femme, qu'il a pu faire passé un jour hors du goulag. Toutes ces souffrances, cet amour que l'auteure a si bien transcrit. L'amour d'Ilia pour sa famille, mais aussi pour la musique. Sa passion pour le violon devient peu à peu un vague souvenir. La perte de deux de ses doigts lui fait prendre conscience que son ancienne vie est définitivement terminée. Il ne reverra plus jamais sa famille, il ne jouera plus jamais de violon. Mais une chose est sûre, son instrument, qu'on lui a pris pendant son arrestation, doit revenir à sa famille. Dans sa lettre, il charge Galina de retrouver son Stradivarius. Celle-ci n'a pas réussi à satisfaire cette dernière volonté, ses enfants, Pavel et Ossip, non plus. Ils sont décédés tous les deux brutalement, dans des accidents. Mais étaient-ce vraiment des accidents. C'est étrange les coïncidences entre les accidents et les recherches parallèles menées pour retrouver le violon. Et si quelqu'un s'arrangeait pour que personne ne retrouve le fameux Stradivarius?

Un roman court, passionnant et bouleversant.

Lu dans le cadre du challenge Thriller et polar




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